Le parcours du combattant

Chers lecteurs, chères lectrices.

Le diagnostic est posé, le premier contact avec un médecin a été pris, et donc, je suis encore dans l'attente. Une éternité de plus dans mon parcours. Celle ci a duré pas mal de temps, avec quelques petits indices sur le chemin, mais franchement, cette période m'a semblé vraiment longue à passer. Aujourd'hui, je n'y pense presque plus. Mais je n'oublie pas cette sensation de flotter entre deux eaux. Je disais que j'avais l'impression de parler d'une autre personne en parlant de moi. J'avais l'impression d'être suspendue au dessus de mon corps. D'être à côté de mes pompes quoi.

Heureusement qu'il y a eu des trucs pour me permettre de patienter.

Déjà nous sommes partis en week end avec les belges et les sudistes. On avait loué une maison super sympa en Bourgogne, pour passer du temps ensemble, et que nos enfants puissent s'amuser aussi. C'était vraiment génial. Mais malgré ça, j'ai eu du mal à être zen. Je n'avais aucune patience, envers mes enfants surtout. Et en général. J'étais pas au top de ma forme. Ceci dit, je garde un super souvenir de ce moment. J'ai repris l'apéro par exemple, ça c'était super sympa :-)

Ensuite, je m'étais mise au sport un peu avant le début de cette histoire. Alors j'avais dans la tête de me maintenir et je voulais aller courir. On a beau avoir été dans un endroit très vallonné, je me suis franchement bien amusée et j'ai même amélioré mon temps et ma distance. Ca, ça me vidait, et me faisait un bien immense. Je me shootais à l'adrénaline. Franchement, essayez, je ne pensais pas, mais finalement à 32 ans j'ai découvert les bienfaits de la dépense physique!

Bon et puis Faustine nous a fait une cystite qui nous a conduit à visiter les urgences de Beaune. Et en parallèle, une phobie d'aller à la selle qui occupait bien nos journées, nos soirées, la classe quoi.

Mais ensuite il a fallu rentrer.

Gygy m'avait dit que lundi il me tiendrait au courant du compte rendu de la RCP. Alors j'ai attendu sagement. Je suis quand même allée faire mon footing mais... Et je suis allée me coucher, sans avoir de nouvelles...

Mardi, je devais aller manger chez ma copine et ancienne collègue Mère Térésa, et avec catoche. Deux femmes que j'adore, et à qui je me suis confiée pour la première fois. Toute la journée je suis restée scotchée sur mon téléphone... Et j'avais une de ces migraines.... moi qui n'en fait jamais!!!

Et puis j'ai appelé mais il n'étais pas la. Et puis gygy m'a rappelé. Pour me dire qu'il ne pouvait pas me raconter grand chose de neuf à part que la RCP a décidé ne pas vouloir me faire repasser par la biopsie. Que Dr P me prendrait en charge, mais que d'abord il devait avoir en ligne le labo qui a réalisé l'analyse pour en savoir plus. Et que donc l'intervention serait programmée dans les 3 semaines à venir. Bon... au final c'était pas mal quand même comme infos. Et donc, il me restait à attendre. Encore. Et encore.

Finalement c'est le 7 mai, deux jours plus tard, que j'ai su que l'anapath n'avait rien révélé de plus. Whaou, quelle nouvelle incroyable! Et c'est ce jour là que j'ai eu la date de rencontre avec mon chir. Le 15 mai. En début de soirée...

Parfait. Juste une nouvelle éternité d'une semaine et 1 jour à faire passer. Et pendant ce temps là, la préparation de la communion de Chloé. Pour laquelle j'avais prévu de faire pleins de trucs. Mais je n'arrivais pas à m'y mettre.

On m'appelle bisounours, parce que je vis dans un monde où tout le monde est beau tout le monde il est gentil. Les bisounours ça vit dans les nuages. Eh bien là, nuages et brouillard sont devenus mon univers, mon quotidien. Et je ne voyais rien autour de moi. Je peux dire que l'expression "dans le cosmos", je l'ai saisie à ce moment là. Franchement, heureusement que j'ai été super aidée. Parce que nos 30 invités n'auraient rien eu à manger. Bon, au final, on aurait pu en inviter 3 fois plus tellement il y avait de nourriture. Alors heureusement que moi, je n'ai rien préparé!!! Il y a vraiment du positif dans chaque situation, si on y pense!

La semaine qui est passée a vraiment été pénible. Parce qu'en plus de cette attente de longue haleine, les mauvaises nouvelles se sont enchaînées. Mon frère qui est le parrain de Chloé a appelé pour prévenir que sa petite Roxybulle avait la varicelle. Elle était tellement mal qu'elle a finit à l'hopital pour surveillance. Et Galinette qui faisait des crises d'éczema atroces et ne dormait pas la nuit. Du coup, on lui a formellement interdit de venir. Parce qu'en excellent parrain qu'il est, il cherchait à faire l'aller retour pour être présent. Mais si il lui était arrivé quelque chose en plus, je n'aurais pas pu m'en remettre. Et avec la fatigue et le stress...

Et puis tonton et tata qui se sont décommandés parce qu'ils ont eu de gros soucis de voiture et qu'avec la santé fragile de tonton, ça aurait été de trop. Le médecin le leur a déconseillé, et nous aussi!!! On se verra une autre fois!

Mais bon, du coup, le moral, bof bof. Moi qui suis tellement positive!

En plus, j'appréhendais parce que jusque là peu de personnes connaissaient mon statut d'hôte habité. Et on avait décidé que le week end de la communion, on balancerait la bombe.

Et puis un jour, on a été le 15 mai. Moi j'avais bossé la nuit précédente alors la journée est passée relativement vite puisque j'ai dormi. C'était la fin d'un long parcours. Le début d'un nouveau chapitre... Peuplé de nouvelles attentes. Mais finalement, depuis, j'ai appris à les apprivoiser. Elles me donnent maintenant du répit. Un sursis...