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2021-04-04T17:23:14+02:00

Chroniques d'une tortue encloisonnée J-12

Publié par Estelle Lang Trommenschlager

Chroniques d’une tortue encloisonnée

J-12

 

Tant qu’il y a de la vie… il y a de la vie !

Je rentre tout juste d’une bonne balade à vélo, presque 40km au bord de l’eau, et je pensais à vous tous. Si, si, tous sans exception. Oui, toi aussi. Je pensais fort à toi.

Il fait un temps magnifique, le dernier jour paraît-il avant un moment, d’où le coup de pied au cucul pour aller pédaler un peu. Ca, et le petit dej un peu trop sucré, et la raclette d’hier un peu trop grasse. Bref.

Il fait un temps superbe, et il y a des familles qui se promènent avec les enfants en trottinette, des cyclistes qui roulent tranquillement, quelques coureurs, mais assez peu. Sur le canal, des cygnes, des hérons, pleins de canards. Quelques jeunes étendus dans l’herbe en train d’écouter de la musique en profitant de ce moment hors du temps. Un pêcheur çà et là.

Il fait un temps idéal, et ça me rend un peu poète.

Je pense à vous, et je me demande de quoi je vais vous parler en rentrant, puisque nous avons rendez-vous, et que pour rien au monde je ne voudrais le rater !

La dernière fois que je suis venue rouler à cet endroit, il faisait gris, triste, et le paysage était apocalyptique. Il y avait eu ces épisodes de neige qui avaient mis à terre de nombreux arbres, et les chemins étaient encombrés de branches cassées, de troncs arrachés, c’était triste à pleurer.

Mais aujourd’hui, c’est comme si la vie reprenait ses droits. Et alors qu’on est à nouveau sous la vague avec ce foutu virus, que nos cœurs sont tristes, le moral en dents de scie, et l’âme en peine, voilà que l’herbe est à nouveau toute verte. Le soleil se reflète dans l’eau qui scintille de mille éclats, et… les branches qui sont là, sur le bas-côté, qu’on pensait bonnes à faire du petit bois, sont surchargées de fleurs blanches. C’est tout simplement magnifique.

Aujourd’hui, c’est Pâques. Le renouveau. La victoire de la Vie sur la mort. Et devant mes yeux, c’est une parfaite représentation de ce jour. Alors j’ai pensé commencer ma chronique par: « Tant qu’il y a de la vie, y a de l’espoir », ou : « l’espoir fait vivre ». Mais ce que j’ai vraiment de vous dire, en le chantant à tue-tête c’est : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de la VIE » !

Regardez cette branche. On l’aurait crue inutile. Elle n’est plus sur l’arbre, et pourtant, la voilà qui fleurit, plus encore que d’autres bien ancrées sur leur tronc. Comment est-ce possible ? Comment, par ce tout petit rien qui est encore attaché à son arbre, elle a réussi à puiser suffisamment de force ? Comment dans ce tout petit filament, a-t-elle extrait ce qu’il lui fallait pour revenir encore plus belle qu’avant ? Est-ce que c’est en quelque sorte l’instinct de survie ? Ou plutôt… de la résilience ?

En tout cas, une chose est certaine, c’est que ce renouveau a tout son sens. Car grâce à cette branche en fleurs, les abeilles, les bourdons, pourront butiner. Les enfants pourront s’émerveiller. Remarqueront ils qu’elle ne tenait pourtant qu’à un fil ? Le pollen, les graines peut-être, iront porter du fruit un peu plus loin. Et permettre qu’un jour, d’autres arbres soient en fleur, lui rendant un hommage que nul de pourra soupçonner.

Tant qu’il y a de la vie, il y a de la VIE ! Je voulais vous le transposer dans une tonalité que vous connaissez, celle de notre existence d’Hommes, celle que nous questionnons, et qui reste parfois sans réponse. Vous dire que parfois, on a l’impression de n’être rien. De ne servir à rien. On se demande ce qu’on fout là. Ou ce qu’on peut bien apporter sur terre. On est trop jeune, on est trop vieux. On est pas assez engagé, on a pas fait une brillante carrière. On a pas d’enfants à qui transmettre nos valeurs, ou une vie qu’on trouve vide de sens. Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de la Vie. Et si vous, vous ne voyez pas où et comment le pollen de vos existences peut se disséminer pour porter des fruits, si vous ne remarquez pas combien de fois la sève qui coule dans vos veines a pu être nourrissante pour d’autres, peut-être que des promeneurs, eux, y auront fait attention. Peut-être que plus loin, vous avez semé sans même le savoir. Parce que vous n’êtes pas là pour rien.

Vous me croyez, ou vous ne me croyez pas. Il n’en demeure pas moins que cette branche, là, au bord du chemin, on la croyait inutile. Et là, elle est magnifique. Et vous, toi, oui toi aussi : VOUS ETES MAGNIFIQUES.

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